Que nous révèle le chaos autour de la réforme des retraites ?


Cher(e) toi.

Ah merde.

Je n’avais pas l’intention de t’écrire ce matin.

Je rentre à peine de Bali, je prépare le lancement de mon livre, je gère deux grosses galères qui sont tombées exactement au même moment, et en même temps des dizaines de sollicitations pour donner des conférences parce que ChatGPT rend tout le monde fou.

Et puis surtout, hier, j’ai enfin vidé le garage où je stockais tout ce que je possédais. Attends, je te montre la photo.

❤️ Avant de commencer, si tu ne me connais pas, je me présente : je suis Benoît Raphaël, co-fondateur de Flint. Et chaque dimanche, je réfléchis avec toi sur la façon dont nous pouvons parvenir à penser par nous-mêmes dans le chaos de l'info. D'ailleurs, si on t'a fait passer cette lettre,tu peux t'abonner ici.
Dans cette édition, je te propose de prendre un peu de recul sur le sujet dont TOUS les médias parlent. On parlera aussi un peu de l'impact écologique de l'IA et puis ça serait bien que tu regardes les formations ChatGPT qu'on propose pour les entreprises, vu que c'est un peu ce qui va nous faire vivre dans les prochains mois, merci, je t'aime. ❤️

 Après être parti vivre à Bali il y a un an, sur un coup de tête, j’avais laissé tout ce à quoi je tenais (entre autres plus de 1000 livres et, va comprendre, une trancheuse à charchuterie dont je ne me suis jamais servie). Hier, j’ai tout donné à une association africaine.


Donc depuis hier, tout mon patrimoine est contenu désormais dans un sac week-end en cuir acheté il y a 5 ans à deux mamies adorables (et un peu punk) dans un village d’Angleterre.

Je me sens, je ne sais pas comment dire, mais libre, et léger ! Je n'ai plus rien et j'ai tout, c'est à dire mon avenir.

Voilà pour le contexte. Tu m’excuseras pour la suite.

La suite n'est pas super sourcée. Pas très scientifique non plus. 

Elle est même un peu facile. Et un peu longue ! Haha...

Mais l’idée c’est de te faire prendre un peu de distance. On en débattra après, écris moi (benoit@flint.media).

On se demande pourquoi les Français se disent fatigués par l’info (53% d’entre-eux, selon une enquête qui a fait beaucoup de bruit.... donc on peut dire “Les Français” même si c’est que la moité).

Est-ce la faute des médias ? Est-ce la faute des réseaux sociaux ? Ou est-ce la faute de ceux qui font la matière de l’info ?

Par exemple les politiques.

Prends la réforme des retraites. Au hasard, hein… (Ne pars pas ! Je vais dire des trucs intéressants !)

Le sujet occupe les médias français depuis plusieurs mois. Tout le monde est fatigué. Une large majorité de Français soutient les opposants, le pouvoir s’entête, en mode “vous ne pouvez pas comprendre mais vous nous remercierez plus tard”, comme si sa réforme allait les faire entrer dans l’histoire de l’humanité.

Et ça fait quatre mois que le pays reste bloqué là dessus. Enfin, je crois, j’ai zappé quelques épisodes.



Oui, parce que depuis ma retraite balinaise, je n’ai suivi que sporadiquement les épisodes. Jai pourtant essayé de m’accrocher. Avant de lâcher l’affaire. 

C’est à dire avant de ne plus écouter les journaux radio du matin. J’ai arrêté le Journal du dimanche aussi, qui était réputé pour donner le ton de l'actualité avant que le média change de main.

Quatre mois plus tard, je me pose la question, tu me diras : ai-je raté quelque chose en arrêtant de suivre ce débat dans les médias ? Toi qui l’a suivi de plus près, qu’as-tu retenu ? Qu’as-tu appris qui te soit utile dans ta vie de tous les jours ?

En plus, je me sens démuni quand j’écoute les débats. Je ne comprends rien aux arguments avancés. Sandrine Rousseau par exemple qui dit, hier, sur une chaîne d’infos “il n’y a eu aucune étude d’impact sur cette réforme”. Le journaliste “Ah bon ? Vous êtes sûre, je croyais que…” Sandrine Rousseau “oui oui”. Ok. Oui ? Non ??

Allo ChatGPT ?

Etude d’impact ou pas ? Tout le monde traite l’autre de clown, je ne sais pas…

Tu vas me répondre : “mais c’est un débat politique important !” Oui. Mais pourquoi ? Quand je me branche sur les chaînes d’info, de quoi parle-t-on ? Des rapports de force. 

Regarder les plateaux télé, c’est suivre une sorte de Koh Lanta de la politique. Qui est en train de gagner ou de perdre la bataille de la communication, qui est affaibli (le gouvernement et les Républicains visiblement), qui est renforcé (les syndicats et Marine Le Pen, si j’ai bien suivi) (la Nupes je ne sais pas trop…).

Ok, je résume et simplifie à mort.

Mais ne sois pas trop dur. Tiens compte du fait que j’ai vécu à l’étranger pendant un an.



J’ai un regard doublement biaisé : j’ai vécu en Asie du Sud-Est où les médias ne parlent JAMAIS de ce sujet, sauf quand ça leur permet de diffuser des photos de poubelles qui s’accumulent dans Paris ou des images des Champs-Elysées en feu.

Une amie balinaise (qui gagne 500€ par mois) me demandait : “mais c’est quoi votre problème ? Vous avez le plus beau pays du monde, la sécurité sociale, la Tour Eiffel, et vous êtes tout le temps en grève.

J’ai essayé de lui expliquer les tensions qui animent la France, mais à la fin je finissais toujours par conclure sur un misérable :”’C’est la France, nous ne sommes jamais contents”. Et là tout le monde se met à rire. “Ah oui, les Français, trop romantiques”. D’autres avaient une autre théorie : “C’est peut-être parce qu’il pleut tout le temps ?”. Ou encore, par ceux qui ne nous aiment vraiment pas : “Vous êtes tellement arrogants, vous n’avez pas remarqué que le monde avance sans vous ?”

Cliché ? Oui, mais il y a de la littérature sur le caractère des Français.

Le "Râler", cette tradition française


Si je n'ai pas pu trouver aucune étude attestant ce joyeux cliché selon lequel la France est le pays champion du monde dans la catégorie "je me plains" (en fait ce serait plutôt le Brésil, l'Espagne ou le Liban selon que l'on mesure les plaintes auprès d'un service client, le touriste qui râle ou ceux qui ont ressenti de la colère dans les dernières 24 heures), cela fait partie du folklore international… et national (parce que les Français aiment bien râler sur le fait qu’ils râlent tout le temps). Il y a même un livre qui a été écrit là dessus, "The Bonjour Effect", par la journaliste canadienne Julie Barlow.



En 2020, l'autrice expliquait à la BBC pourquoi par exemple il était tout à fait normal pour un Français de démarrer une conversation en râlant :

"En France, une plainte est un sujet de conversation approprié - et fréquent. On peut commencer à parler d'un restaurant en insistant sur la médiocrité du service au cours d'un repas par ailleurs excellent, ou souligner le fait que les fenêtres orientées à l'est dans votre nouvel appartement vous obligent à acheter des rideaux”

Mais si, comme l'explique Julie Barlow, "pour les Américains, dire quelque chose de négatif revient à clore la conversation", en France, de tels commentaires sont perçus comme "une façon de solliciter l'opinion des autres". Les Nord-Américains, dit-elle, ne sont pas aussi à l'aise avec la confrontation - ou avec la critique - que les Français. Le Râler, alors, "est perçu comme quelque chose de plus intelligent que d'être trop optimiste sur les choses".

Voilà. Nous serions victimes de notre intelligence.

Mon regard fatigué sur le débat autour de la réforme des retraites est d’autant plus biaisé que, si je regarde mon parcours professionnel, je ne suis pas sûr d’avoir droit à une vraie retraite donc de toute façon je crois que c’est mort pour moi.

Et puis, quelque part, de façon un peu facile je sais, je me dis : on ne sait même pas ce qu’il va se passer dans 2 ans. Quel visage aura notre travail ? Je n’en sais rien.

Et puis et puis... même si je sais que ça fait cliché,
j’aimerais que les médias me parlent des vrais sujets qui menacent l’humanité. Le climat, l’IA, les régimes autoritaires qui tentent de nous faire croire qu’ils sont la solution à ce chaos collectif.

Mais pour que les médias changent de disque, il faudrait peut-être que les politiques changent de manège.

Au fond, tu sais, je pense que la fatigue informationnelle, n’est pas une fatigue de l’info, c’est une fatigue de la façon dont le monde est dirigé.

J’entends beaucoup de voix s’élever autour de moi  (généralement par des plus de 40 ans) : “la jeunesse est abrutie par les écrans et TikTok, c’était quand même mieux avant”. 

Vraiment ? 

J’ai plutôt le sentiment que la jeunesse a intégré que la solution ne venait plus forcément d’en haut, mais qu’il fallait aller la chercher autour de nous. 

Les vieux ont peur. Les jeunes se bougent.

Prends la réforme des retraites. On sait que les Français sont contre. Ok.

Mais les sondages ne nous disent pas vraiment pourquoi.

Parce que ce qui est intéressant, au fond, c’est cette colère.

Nous avons vaguement le sentiment qu’il doit y avoir d’autres alternatives (baisser le montant des retraites, faire cotiser plus les entreprises, ou encore faire payer les riches). Mais ce n’est pas super clair, n'est-ce pas ? En tout cas pas sur les plateaux télé.

D'où vient la colère ? Est-elle manipulée ? Est-elle plus profonde ?



(Image générée par l'IA)

Quand je vois la qualité des conclusions des conventions citoyennes sur des sujets aussi majeurs et complexes que le climat ou la fin de vie, je me dis que le gouvernement aurait été bien avisé de traiter ce dossier des retraites sur le même modèle.

Ça aurait eu le mérite de faire un peu de pédagogie, et d’ouvrir un débat plus nuancé, sans les rapports de force habituels. 

Mais cette réforme est devenue une sorte de marqueur politique. 

“La mère des réformes” 

Ai-je lu souvent sans trop bien comprendre pourquoi.

Qu'est-ce qui est important ?

Même si nous pensons que ce débat est important, nous avons aussi le sentiment que d’autres problèmes plus urgents devraient occuper nos dirigeants, et nos militants, au quotidien. 

Pourquoi ne le font-ils pas ?

Au hasard, quelques exemples d’enjeux majeurs urgents :

  • Les conséquences du dérèglement climatique.
  • L’Intelligence artificielle aux mains d’entreprises privées mais dont on est incapable de mesurer l’impact de leurs innovations à plus d’un an (par exemple est-ce que 80 ou 300M d'emplois seront détruits ou pas).
    • La montée des populismes. Elle sert d’épouvantail bien pratique, quand il n’est pas méprisant vis à vis du peuple "bien crédule". On connait pourtant précisément la responsabilité de ces courants sur la désinformation : l’essentiel des fake news ne vient pas des “gens”, comme on dit, ni même d’algorithmes fous. Toutes les études nous disent que ces campagnes de désinformation viennent des mêmes réseaux. Ils sont systématiquement proches de la Russie, ou des réseaux pro-Trump (mais jamais déconnectés de la propagande russe), et, aujourd’hui, dans une moindre mesure, de la Chine. Nous les identifions depuis 5 ans avec nos algorithmes, chez Flint. Ces débats sur ces “fake news” qui toucheraient tout le monde sont séduisants, mais ils sont faux. Des chercheurs plus sérieux que nous le constatent régulièrement (voir le travail remarquable de David Chavalarias).
  • Et je ne parle pas du silence assourdissant autour des questions de cybersécurité. Je me souviens d’une phrase d’un ancien expert du gouvernement (il y a 3 ans) sur ces questions : “la prochaine guerre ne ressemblera à aucune autre. D’abord nous verrons les hopîtaux ne plus fonctionner, puis les aéroports. Les tanks n’arriveront que bien plus tard…” Chaque jour des entreprises sont détruites dans ce jeu invisible, dont on n’ose pas parler. “On estime que la cybercriminalité coûtera aux entreprises du monde entier environ 10 500 milliards de dollars par an d'ici à 2025, contre 3 000 milliards de dollars en 2015”, rapporte le média Next Inpact, citant un rapport de Cybersecurity Ventures. “La cybercriminalité représente même à ce jour le plus grand transfert de richesse économique de l’histoire, comme le précise cet autre rapport de AT&T.”  Tu le savais ?

Si j'étais un média


Si j’étais un média, je ferais une pause sur nos gesticulations quotidiennes, sur ces jeux de pouvoir ancestraux entre les partis, les syndicats, les cercles parisiens, jusqu’à ces experts qui répètent les mêmes discours depuis que je regarde la télévision.

Je me concentrerai sur “où en est-on de l’état du monde ? De la lutte contre le dérèglement climatique ? Que peut-on faire ?”

Je me concentrerai sur les outils que je pourrais donner à chacun pour maitriser ces vrais sujets.

Mais je m’emballe peut-être, depuis mon isolement.

Enfin, isolement relatif puisque je suis à Paris depuis hier soir...Et je trouve qu'il fait super froid !



Le débat sur les retraites, malgré ses drapeaux contestataires éternels, nous apprend au moins une chose.

Même si elle "valide" les manifs, la nouvelle génération ne se projette plus dans un avenir de salarié, en mode, école/travail/retraite.

Elle veut tout à la fois.

Cette évolution pourrait expliquer certains résultats paradoxaux, analyse le sociologue Marc Loriol dans un rapport passionnant publié en 2017 (c’est à dire il y a super longtemps vu la vitesse avec laquelle va le monde) : 

“Pourquoi certains jeunes précaires exerçant dans des métiers difficiles et mal rémunérés déclarent plus que d’autres attacher de l’importance au travail, ou pourquoi les Français sont parmi les Européens à la fois ceux pour qui le travail est le plus important et ceux qui souhaitent le plus travailler moins longtemps”.

Tu vois où je veux en venir. 

Le débat sur la réforme des retraites est énervant, ok, mais il n’est pas inintéressant, en fait. 

En fait, je me demande s’il ne raconte pas autre chose que ce que les discussions inaudibles sur les chaînes d’infos nous font croire.

Par exemple, que pensent les médias étrangers de cette crise ?

Évidemment, les pays où la retraite commence à 67 ans ont plus de mal à comprendre, et s’intéressent surtout à la méthode Macron, qui en prend pour son grade.

Par exemple le Daily Telegraph (britanique) qui rappelle ce vieux cliché historique (qui continue, j’ai l’impression de terroriser les dirigeants français) du peuple coupeur de tête, et qui écrit : « Macron prévenu qu’il risquait de subir le même sort que Louis XVI alors que les manifestations contre les retraites embrasent la France. »

Le prestigieux magazine américain "The Atlantic, plutôt réputé pour sa nuance, s’interroge quand même :

“Pourquoi se sont-ils braqués sur cette réforme apparemment nécessaire, voire inévitable ? », avant d’avancer l'explication qui semble la plus rationnelle, rapporte Le Monde. Serait-ce un « scepticisme à l’égard de l’économie de marché » ?

Le combat contre la réforme pourrait se résumer au choix suivant : « le capital ou le travail », dans un pays où « les nantis (…) sont les méchants ».

« Les Français sont-ils paresseux ? », ose l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Pourquoi pas ? Le sommes-nous ? « Les deux camps voient dans la réforme des enjeux moraux et idéologiques. Derrière ce combat pour la défense des retraites se cache une question sensible : quelle relation la France entretient-elle avec le travail ? ». 

Paresseux les Français... ou au contraire super cool ?

Il faut aller voir un média proche des syndicats, “Options”, pour avoir une lecture plus critique : 

“La presse étrangère qui, au début du mouvement social contre la réforme des retraites, a raillé la « paresse française », commence à s’interroger : et si les Français avaient raison ?” 

Ah !

Je te recommande aussi cet article sur la couverture médiatique de ce sujet. Trop ? Biaisée ? Et qu'en disent les réseaux sociaux ?

"D’autres réflexions se sont agrégées, pour venir à une réflexion du travail dans la vie", affirme la chercheuse du Laboratoire d'Études et de Recherches appliquées en Sciences sociales, de l'université Toulouse Paul Sabatier.

Au passage, les auteurs du rapport "soulignent le faible écho donné aux violences policières dans les journaux. Ils observent également la place centrale occupée par BFMTV dans les échanges sur Twitter".

Intérrogé sur France3 régions, Le sociologue Raphaël Logier y voit le signe d’une déconnexion entre le travail et le sens de la vie :

“Ce qu'on remarque aujourd'hui, c'est que ceux qui veulent être à la retraite plus vite, ce n'est pas pour ne rien faire. Ils veulent être à la retraite plus vite, pour faire enfin ce qu'ils voulaient faire. Ils veulent être des retraités actifs, voir souvent hyperactifs, et en le faisant pour la première fois de leur vie, ils vont non seulement s'épanouir, parce qu'ils vont faire quelque chose sans avoir cette espèce de contrainte entreprenariale dans laquelle, ils étaient pris et dont ils sont enfin sortis.”

Tu vois, c’est intéressant d’aller voir ailleurs, non ?

Même si ailleurs c’est pas comme chez nous, mais ça permet de prendre du recul.

La Fondation Jean Jaurès (plutôt à gauche) rapporte l’expérience du Danemark (dont tu as pu  apréhender le bordel politique si tu as suivi la série Borgen) qui a réussi à calmer tout le monde en faisant des choix clairs. Ferme sur les immigrés, cool sur le social.

Au Danemark, on ne réfléchit pas pareil. Bon, déjà ils font beaucoup de vélo. Ça leur donne un air cool mais derrière la coolitude il y a autre chose.



Le régime universel des retraites (folkepension) est financé par les impôts. Depuis plusieurs années, l’âge légal du départ à la retraite est indexé sur l’espérance de vie. Il est aujourd’hui de soixante-sept ans et sera porté à soixante-neuf ans en 2035. Le folkepension est étayé par un régime complémentaire basé sur les cotisations patronales et salariales.”

Bon, ok, 69 ans... MAIS, on reste quand même à gauche, mais différemment. 

 “Mette Frederiksen [social-démocrate, donc centre-gauche] a fait campagne en faveur d’un système de retraites anticipées. Elle propose donc de taxer le secteur financier, notamment les banques et les fonds de pension, à hauteur de 400 millions d’euros pour financer les préretraites. Ce dispositif permettrait ainsi à 38 000 personnes ayant exercé un métier difficile de partir à la retraite à soixante-et-un ans, au lieu de soixante-sept ans”.

Surtout, explique, l’article de la Fondation Jean-Jaurès, avant d'énerver tout le monde sur les retraites, le gouvernement a été intraitable sur l’immigration. 

Un contrôle strict des frontières doit permettre de conserver et de redéployer l’État providence danois”

Ce qui lui a permis de se maintenir au pouvoir et de faire reculer l'extrême droite.
 
Intraitable sur le régalien, mais généreux sur le volet social. 

Bon, sinon, au délà de ces manoeuvres politiques, ça sert à quoi de travailler ? 

Je veux dire par rapport au sens de la vie ? C’est juste pour gagner de l’argent ou c’est plus que ça ? Tiens, demandons à Kant (le philosophe).

Oui, je sais, la plupart du temps Kant est super compliqué à comprendre. Mais sur la question du travail, je ne sais pas pourquoi, il est relativement limpide. Pour lui, le travail, c’est ce qui distingue l’homme de l’animal.



“Il est tout aussi faux de s'imaginer que si Adam et Ève étaient demeurés au Paradis”, écriil sans aucune référence scientifique évidemment, “ils n'auraient rien fait d'autre que d'être assis ensemble, chanter des chants pastoraux, et contempler la beauté de la nature. L'ennui les eût torturés tout aussi bien que d'autres hommes dans une situation semblable.”

Mais au-delà de l’ennui, Kant y voit une sorte d’accomplissement. D’où la question du sens du travail.

Pourquoi travaille-t-on ? Et pourquoi s’arrêt-t-on de travailler ? Tu sais toi ?

Et a-t-on encore envie de travailler dans une entreprise qui n’apporte rien à la société ?

J’en reviens, désolé d'être relou (en plus d'être mal documenté, rapport à ma déconnexion balinaise), à notre réforme des retraites.

Le seul traitement que j’ai trouvé à peu près intéressant, c’est celui d’Hugo Travers qui , dans cette très courte vidéo, liste les alternatives à la réforme, sans jamais prendre parti.

Il évoque, entre autres, l’idée selon laquelle les entreprises pourraient plus s’impliquer, ou une autre qui suggère que les superprofits pourraient aussi contribuer.



Sans le dire, Hugo met le doigt sur un autre levier de la colère contre la réforme des retraites. 

Le sentiment d’inéquité. C’est à dire l’impression que pendant que les pauvres galèrent, les super riches sont toujours plus riches.

On pourrait répondre : oui mais si on freine les profits, alors les riches vont partir et les entreprises qui embauchent vont aller ailleurs. Eternel débat entre la gauche et la droite. 

Mais ce débat est peut-être déjà dépassé.

J’ai cotoyé pas mal de très riches, ces dernières années, sans l'être moi-même, du coup je l'ai vécu comme une expérience anthropologique.

Et je t’avoue que parfois c’était un peu déprimant. Entre débats sur le meilleur modèle de jet privé, sur les galères de travaux pour se faire construire sa deuxième piscine, ou sur le service après vente apparemment déplorable de Berlutti (les chaussures), je me sentais un peu paumé (vu que je n’avais ni jet privé, ni résidence secondaire, ni chaussures à plus de 1000€).



J’avais un peu le sentiment que, quelque part, une partie d’entre eux se fichait bien de tout ce bordel (les manifs, le réchauffement…), parce que c’était facile de s’en éloigner. De se contenter d'une posture. 

Je me suis demandé si certains n’avaient pas déjà la tentation de se dire : bon, finalement, au pire, on ira se réfugier dans des centres de luxe, loin de tout ça qui ne nous intéresse pas vraiment… 

Je ne sais pas. 

Cette expérience agaçante n’a rien de scientifique.

Mais je me dis que peut-être non en fait. Les riches qui demandent à être taxés, ça existe.

Il y a ceux qui ne font confiance que dans leurs fondations. Et il y a ceux qui comprennent, qu’en fait, l’humanité, ça veut dire quelque chose. Et que tout ne se résoud pas par l’équilibre du profit. 

Je n’ai pas d’opinion arrêtée là dessus, je pose juste ça là pour t’aider à réfléchir.

Selon une étude commandée par l’Unédic (2023 ) quatre salariés sur cinq sont désormais préoccupés par la transition environnementale de leur entreprise.

84% souhaitent que leur travail soit en adéquation avec le défi climatique, 38% aimeraient que leur travail contribue positivement à protéger l'environnement.

50% citent les entreprises en second derrière l’Etat à la question “qui doit agir ?”.



“Par rapport aux générations précédentes” rapporte l’Unicef, citant une étude. “Les jeunes d’aujourd’hui gardent espoir, sont bien plus ouverts sur le monde et déterminés à le rendre meilleur. Les jeunes générations sont certes inquiètes pour l’avenir, mais elles considèrent aussi qu’elles font partie de la solution”.

Il y a d’un côté un sentiment d’injustice, et en filligrane une critique du système capitaliste qui semble le moins pire des systèmes, et en même temps responsable de toute cette folie.

Et il y a de l’autre une envie, une nécessité, de la part d’entreprises, de suivre cette aspiration populaire. Ne serait-ce que pour attirer les jeunes générations. Greenwashing ? Peut-être. Mais c'était avant.


Ces jeunes disent : le travail ce n’est pas qu’un moyen de gagner sa vie, c’est un moyen d’apprendre, et de faire bouger les choses.

Internet est passé par là.

“Quand ils énoncent leurs priorités au travail”, écrivent Anne Rodier et Jules Thomas dans le Monde, “ils parlent d’autonomie, de quête de sens, de culte de l’instant présent, mais pas de devoir moral, ni de sacrifices. Ils ne veulent pas s’user au quotidien avec l’espoir de lendemains qui chantent en fin de carrière, comme le faisaient leurs aînés.”

Alors voilà, après une semaine passée en France, et deux jours à Paris (il fait tellement froid, tu fais comment ?), je me dis que si la jeunesse se révolte aussi (ils sont plus nombreux à être contre la réforme que leurs ainés), c’est peut-être pour une autre raison, qui échappe à la monotonie des débats.

Ce n’est pas de l’âge de la retraite qu’il faut débattre (et je ne suis pas dupe des jeux politiques des uns et des autres), c’est de la retraite en général, c’est du sens du travail, c’est de la façon dont fonctionne la politique en France.

Comment peut-on à la fois inventer les conventions citoyennes, super modernes, et continuer ces rapports de force d’un autre temps ?

La fatigue informationnelle c’est aussi la fatigue d’un monde qui enchaine la langue de bois face à une génération qui ne la tolère plus, pire : qui ne la comprend plus. Quels sont les valeurs de ces gens qui soutiennent ou qui s’opposent en se traitant de menteurs ou de fascistes, sans se préoccuper d'autre chose que de leurs seuls jeux de pouvoir ?

On peut accuser Internet et les écrans de tous les maux.

Mais Internet a fait émerger une génération, plus ouverte sur le monde, et sur la diversité des points de vue. Chaque jour, sur Instagram, sur Twitter, et même sur TikTok, on découvre d'autres voix, qui nous racontent autre chose. Parfois c’est un chercheur, parfois c’est juste quelqu’un comme toi et moi.

Il y a dans ce chaos un appel à la maturité.

On ne pourra pas fermer Internet. 

On n’empêchera pas les gens de se connecter pour descendre dans la rue, même si parfois, ça nous parait imprudent, même si parfois ça fait peur.

Mais il y a quelque chose qui murmure dans l’écume des polémiques, que les réseaux amorcent et que les télés adoubent.

Les colères populaires, même quand elles sont récupérées, nous disent toujours quelque chose de plus profond.

La réforme des retraites ? Ou plutôt le sens du travail ? Ou encore la légitimité de la démocratie ? L’info fatigue, mais ça ne veut pas forcément dire que l’envie d’un monde meilleur fatigue.

Je te laisse avec les rêveries de Gaspard Koening (qui est plutôt libéral), sur une retraite à la carte. Pourquoi pas ? Pourquoi réserver le retraite aux vieux ? 

"On pourrait donc prendre sa retraite de 34 à 37 ans pour éduquer ses enfants, puis de 50 à 55 pour explorer de nouveaux métiers, puis de 67 à 73 pour faire le tour du monde à vélo, et enfin de 82 à 90 pour cultiver son jardin… Chacun organiserait comme il l'entend le temps libre auquel ses contributions lui donneraient droit."
🤖 NOS AMIS LES ROBOTS
🇬🇧 L'IA émet moins de CO2 que les humains
assets.researchsquare.com - 14 avr.
🇬🇧 L'IA émet moins de CO2 que les humains

Avec la prolifération des systèmes d'intelligence artificielle, leurs émissions de gaz à effet de serre constituent une préoccupation croissante pour les sociétés humaines. Dans cet article, les scientifiques présentent une analyse comparative des émissions de carbone associées aux systèmes d'IA (ChatGPT, BLOOM, DALL-E2, Midjourney) et des individus humains effectuant des tâches d'écriture et d'illustration équivalentes. Nos résultats révèlent que les systèmes d'IA émettent entre 130 et 1500 fois moins de CO2e par page de texte générée que les rédacteurs humains, tandis que les systèmes d'illustration d'IA émettent entre 310 et 2900 fois moins de CO2e par image que leurs homologues humains. Les analyses d'émissions ne tiennent pas compte les impacts sociaux tels que le déplacement des professionnels, la légalité et les effets de rebond. En outre, l'IA ne remplace pas toutes les tâches humaines. Néanmoins, à l'heure actuelle, l'utilisation de l'IA offre la possibilité d'effectuer plusieurs activités majeures à des niveaux d'émissions bien inférieurs à ceux des humains.

Alors c'est vrai mais pas vraiment...
hai.stanford.edu - 16 avr.
Alors c'est vrai mais pas vraiment...

Les grands modèles de langage émettent de grandes quantités d'émissions de carbone - en raison du grand nombre de paramètres dans les modèles. Le modèle GPT-3 est de loin celui qui émet le plus de carbone, mais même le modèle BLOOM (européen et open source), relativement plus efficace, a consommé 433 MWh d'électricité pour s'entraîner, ce qui suffirait à alimenter la maison américaine moyenne pendant 41 ans.

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🎙 LES GUERRES DE L'INFO
Une présentatrice de JT générée par l'intelligence artificielle fait son apparition au Koweït
francetvinfo.fr - 11 avr.
Une présentatrice de JT générée par l'intelligence artificielle fait son apparition au Koweït

Le site Kuwait News, qui envisage de confier à sa journaliste virtuelle la présentation d'un bulletin d'informations sur Twitter, dit être en train de tester le potentiel de l'intelligence artificielle pour du "contenu nouveau et innovant".

Tout est relatif
zephoria.medium.com - 11 avr.
Tout est relatif

Selon des données du Bureau of Labor Statistics, près de 90% des personnes âgées de 65 ans et plus regardent la télévision quotidiennement. Avant la pandémie, ces seniors passaient en moyenne plus de 7 heures par jour devant le petit écran. Cette addiction à la télévision affecte leur cerveau, leur santé, leurs relations sociales et leur capacité à reconnaître la désinformation. La solution proposée est de réguler l'utilisation de la télévision par les personnes âgées et de limiter l'accès à ce média aux moins de 65 ans. Cependant, cet article souligne également les problèmes liés à la santé mentale des adolescents, en partie attribués à l'utilisation des réseaux sociaux. L'auteur remet en question cette corrélation et soutient que l'interdiction des réseaux sociaux pour les mineurs n'est pas une solution efficace. Au lieu de cela, l'article plaide pour une meilleure accessibilité aux soins de santé mentale pour les jeunes, l'éradication de la précarité alimentaire et la construction d'un filet de sécurité sociale pour soutenir les familles.

La presse locale, ciment de la démocratie ?
politico.com - 11 avr.
La presse locale, ciment de la démocratie ?

Les législateurs modernes cherchent des moyens d'aider les sites d'information locaux en difficulté. Ils pourraient s'inspirer de l'approche des Pères fondateurs américains, qui ont soutenu les journaux et les gazettes. James Madison, l'un d'entre eux, estimait que les journaux devaient être envoyés par la poste gratuitement pour éviter une "taxe sur les journaux" et soutenir la liberté de la presse. Le Congrès a adopté en 1792 la Post Office Act, qui prévoyait des tarifs postaux très bas pour les journaux, constituant une subvention importante pour la presse. Le nombre de publications a alors augmenté rapidement. Pour aider les médias locaux aujourd'hui, les législateurs devraient suivre les principes de neutralité de contenu, d'universalité et d'ouverture à l'innovation qui ont guidé les politiques des Pères fondateurs. Un exemple de politique moderne respectant ces principes est le Local Journalism Sustainability Act, qui prévoit des crédits d'impôt pour soutenir les médias locaux.

🧐 ESPRIT CRITIQUE ES-TU LÀ ?
Tiens, tu connaissais ce biais ? Le biais de ratio !
neuroprofiler.com - 14 avr.
Tiens, tu connaissais ce biais ? Le biais de ratio !

Cet article explique le choix entre deux vaccins pour les vacances d'été, l'un ayant causé 15 décès et l'autre avec un taux de mortalité de 0,00375%. Les études montrent que la plupart des individus choisiraient le vaccin 2, en raison du taux de mortalité apparemment faible. Cependant, le vaccin 2 est en réalité 10 fois plus mortel que le vaccin 1. Ce choix est influencé par un biais cognitif appelé négligence du dénominateur ou biais de ratio. Selon l'économiste comportemental Daniel Kahneman, notre cerveau a du mal à comprendre les pourcentages et les ratios, et est plus sensible aux valeurs absolues. Ainsi, la présentation d'une situation sous forme de pourcentage ou en valeur absolue peut fortement influencer nos décisions.

Esprit critique : aller plus loin que la polémique autour du tableau "pédophile" de Miriam Cahn
podcasts.apple.com - 15 avr.
Esprit critique : aller plus loin que la polémique autour du tableau "pédophile" de Miriam Cahn

Comment faire travailler son esprit critique sur la polémique autour de l'exposition Miriam Cahn. L'oeuvre a fait scandale. Le tableau représente une personne aux mains liées, qui fait penser à un enfant, contrainte à une fellation. Qu'est-ce qui se cache derrière le buzz ?

🧰 TROUVAILLES
L'IA comment ça marche
twitter.com - 16 avr.
L'IA comment ça marche

Un super "thread" pour comprendre comment fonctionnent des IA comme ChatGPT, avec plein de schémas faciles à comprendre. A conserver dans tes favoris !

🙈 DES NOUVELLES DE SAPIENS
🇬🇧 Nous devons ralentir la course à "l'IA divine"
ft.com - 16 avr.
🇬🇧 Nous devons ralentir la course à "l'IA divine"

Un article très "houlala", mais qui a beaucoup circulé. Cette tribune émane d'un investisseur, Ian Hogarth, qui s'interroge sur le risque d'une intelligence artificielle qui surpasserait l'humain. La tribune mélange un peu tout, et parle surtout d'une menace qui n'existe pas encore, mais elle vient de quelqu'un qui cotoie les acteurs de l'IA. Je la partage pour alimenter ta réflexion. Il y a beaucoup d'inquiétudes autour de la marche de l'IA. Elles sont notamment dûes au fait que les acteurs de cette révolution sont des acteurs privés, peu soucieux de la démocratie. Même si je trouve que l'auteur effraie un peu exagérément, il pose de bonnes questiohns. Il y a d'énormes enjeux financiers derrière cette course à l'Intelligence artificielle forte.

🤓 PARTAGEONS NOS LECTURES
Le livre à ne pas rater pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui autour de l'IA
odilejacob.fr - 16 avr.
Le livre à ne pas rater pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui autour de l'IA

Si tu veux comprendre la révolution qui se joue depuis quelques années, mais avec un regard scientifique, je te recommande le livre de Yann Le Cun. Il est français, lauréat du prix Turing (l'équivalent du prix Nobel pour l'IA). Il est considéré comme l'un des inventeurs du "deep learning", cette technologie dont tout le monde se moquait il y a encore 20 ans,, et dont tout le monde parle aujourd'hui depuis le buzz autour de ChatGPT. Son livre est passionnant (la recherche autour de l'IA ressemble un peu à la conquête spatiale) mais il est aussi essentiel pour bien comprendre la puissance et les limites derrière cette branche parmi d'autres de l'intelligence artificielle. Le livre se dévore comme un récit de la conquète spatiale !

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🤔 PARTAGEONS NOS REFLEXIONS
IA générative : big bang dans l'univers des contenus ?
linkedin.com - 16 avr.
IA générative : big bang dans l'univers des contenus ?

Bon cette fois, c'est moi qui partage. J'ai débattu de ChatGPT avec un super optimiste (et super spécialiste aussi). C'est en vidéo et c'est à voir ici. On parle de ChatGPT, mais aussi des risques et des opportunités pour les médias et les créateurs de contenus.

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💛 Benoît
Flint

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